Hydraire à squelette, dressé
Colonie arborescente peu ramifiée, de façon irrégulière et fine
Hydranthe en forme de vase
Hydraire dendriforme
Stickyhydroid, tree-hydroid (GB), Eudendrio (I), Eudendrium (E), Bäumchenpolyp (D), Boompjeshydroïd (NL)
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La distribution du genre est cosmopolite. Certaines espèces méditerranéennes peuvent se rencontrer en Atlantique Est et dans l'océan Indien.
Les hydraires du genre Eudendrium se rencontrent fixés sur fonds rocheux, mais aussi sur les galets, les coquilles ou d'autres supports durs comme le coralligène*. Ils sont plus fréquents à l'entrée des grottes ou sous les surplombs, généralement entre 5 et 30 m de profondeur (certaines références précisent jusqu'à 200 m), mais certaines espèces comme par exemple E. racemosum se retrouvent juste sous la surface.
Les hydraires du genre Eudendrium sont difficiles à identifier et nécessitent un examen approfondi des organes reproducteurs et de l'appareil urticant (organites* présents dans les cellules urticantes).
Une dizaine d'espèces environ sont présentes en Méditerranée, dont certaines sont de petite taille et passent inaperçues. Les espèces macroscopiques (sans doute au nombre de six) forment des colonies arborescentes, irrégulièrement ramifiées. En aucun cas une identification ne peut se faire sur la base de la forme de la colonie, celle-ci étant variable en fonction de l'âge et des particularités du milieu.
Les tiges principales des colonies et la base des branches sont généralement composées de plusieurs tubes entre-collés (polysiphoniques) ; seules les extrémités des colonies sont monosiphoniques. Les hydranthes* (polypes nourriciers) s'insèrent sur les branches via de courts pédicelles*. Les tiges, les branches et les pédicelles sont recouverts de périsarc* (exosquelette chitineux) ; les hydranthes eux-mêmes ne le sont pas (hydraire athécate).
L'hydranthe est en forme de vase (vasiforme) et possède une couronne de 15 à 32 tentacules, suivant l'espèce, entourant un hypostome* (structure portant la bouche) en forme de trompette.
Les gonophores* (polypes produisant les gamètes*) sont caractéristiques pour chaque espèce : certains sont bien individualisés au niveau de la colonie, alors que d'autres sont formés par des polypes nourriciers qui dégénèrent tout en développant des gonades au niveau de leur corps. Les gonophores femelles sont représentés par des grappes irrégulières d'ovocytes, alors que les mâles sont formés par plusieurs alignements de chambres sphériques (remplies de spermatozoïdes) en chapelet.
Les eudendriums sont très difficiles à distinguer les uns des autres, et seul un examen approfondi permet d'identifier l'espèce. Les espèces macroscopiques, buissonnantes, rencontrées en Méditerranée sont :
E. carneum Clarke, 1882 : espèce rare en Méditerranée.C'est un carnivore actif à bouche saillante, qui capture ses proies (zooplancton) grâce à ses tentacules urticants. Les polypes nourriciers portent des nématocytes* (le nématocyte est la cellule qui sécrète le nématocyste = organite impliqué dans l'injection du venin). Les proies sont ensuite digérées dans la cavité gastrique qui relie tous les individus entre eux, par l'intermédiaire d'un tissu mou et vivant, de structure tubulaire, protégé à l'intérieur du périsarc*. Les matières non digérées sont également expulsées par la bouche.
La reproduction sexuée s'effectue grâce aux polypes reproducteurs, les gonozoïdes*, sur lesquels se forment des structures tissulaires enfermant les gamètes*. Chez certaines espèces, les gamètes se forment au niveau des polypes nourriciers eux-mêmes, qui alors dégénèrent progressivement pour faire place aux gonozoïdes. La fusion d'un oocyte avec un spermatozoïde donne naissance au zygote qui se développe ultérieurement en larve planula*, libérée par la suite dans le milieu. Celle-ci se fixe sur un substrat adéquat et donne naissance à un polype primaire qui, en bourgeonnant latéralement, forme une nouvelle colonie.
Les gonozoïdes femelles forment des grappes portant des ovocytes globuleux ; les gonozoïdes mâles comportent des séries linéaires de deux ou trois chambres empilées l'une au-dessus de l'autre et reliées ensemble par une base commune.
Les hydraires du genre Eudendrium sont la nourriture principale de nudibranches éolidiens comme Cratena peregrina, Flabellina affinis, et Coryphella pedata. D'ailleurs, la larve de Cratena peregrina voyage dans le courant jusqu'à ce qu'elle rencontre les conditions nécessaires à sa vie et notamment cet hydraire.
Les tiges d'eudendrium se couvrent parfois de moules minuscules.
Il existe aussi des espèces de petite taille qui forment des colonies discrètes :
Eudendrium album Nutting, 1896
Eudendrium calceolatum Motz-Kossowska, 1905
Eudendrium capillare Alder, 1856
Eudendrium moulouyensis Marques et al., 2000
Eudendrium simplex Pieper, 1884
C'est le nom scientifique qui est conservé.
Eu : préfixe, du grec [eu] = bien,
dendrium : du grec [dendros] = arbre ; qui a la forme d'un arbre.
Numéro d'entrée WoRMS : 117553
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
Sous-ordre | Filifera | Filifères | Hydroïdes coloniaux, tentacules des polypes filiformes, anthoméduses, quelques espèces sécrètant un squelette calcaire (Hydrocoralliaires). |
Famille | Eudendriidae | Eudendriidés | |
Genre | Eudendrium | ||
Espèce | spp. |
Buisson blanc
Colonie dans son ensemble : le diamètre est de 25 cm environ. Noter les deux "limaces" sur la périphérie (Cuthona caerulea)
Montrémian, Port Cros (83), 15 m
N/A
Forme buissonnante, dense
Les espèces macroscopiques forment des colonies arborescentes, irrégulièrement ramifiées.
Stareso, Corse (2B)
10/08/2004
Buisson grêle et gracile
Ici l'eudendrium est peu touffu mais très élégant.
Antibes (06)
09/2003
Support de deux hervia et de leur ponte
Les hervia (Cratena peregrina) se nourrissent essentiellement d’eudendrium.
Antibes (06)
20/08/2004
Individu italien
Vraisemblablement, il s'agit de Eudendrium racemosum.
Ile de Bergeggi, Savone, Ligurie, Italie, 30 m
08/2022
Arbuste défeuillé
Joli spécimen trouvé à faible profondeur.
La Dame, Port Cros (83), 10 m
18/08/2002
Flabellines et ponte sur eudendrium
Les nudibranches se sont installés sur cet eudendrium.
Ile verte, La Ciotat (13), 15 m
17/09/2005
Neige
On distingue les hydranthes en forme de tulipe et les gonophores, sans pouvoir dire s'ils sont mâles ou femelles.
Cerbère (66), 24 m
03/08/2006
Sous la loupe binoculaire
Sur cette branche, on note les polypes nourriciers et leurs tentacules, mais aussi les gonophores mâles à chambres superposées.
Stareso, Corse (2B)
18/10/2006
Plutôt "dénudé"
Photo prise dans une zone sombre, à l'entrée d'une petite cavité.
El Bisbe, Cala Montjoi, Espagne
28/05/2010
Eudendrium racemosum femelle
Gonophore femelle, montrant une grappe d'ovocytes (en jaune), chacun entouré par une bande de tissu nourricier (en foncé).
Lamelle de microscope
N/A
Eudendrium racemosum mâle
Gonophore mâle composé de chambres spermatiques superposées, dont celle de l'extrémité est prête à libérer ses gamètes.
Lamelle de microscope
N/A
Capture de nourriture
C’est un carnivore actif à bouche saillante, qui capture ses proies (zooplancton) grâce à ses tentacules urticants.
Stareso, Corse (2B), (en labo)
18/10/2006
Gonophore mâle
Les gonozoïdes mâles comportent des séries linéaires de deux ou trois chambres empilées l’une au-dessus de l’autre et reliées ensemble par une base commune.
Stareso, Corse (2B)
18/10/2006
Détail de la photo précédente
Plusieurs tubes entre-collés forment les tiges principales des colonies.
Montrémian, Port Cros (83), 15 m
N/A
Appendice basal ?
Il se pourrait que cette colonie soit Eudendrium racemosum. Il manque cependant une confirmation de l'existence d'un appendice basal sur le polype (caractéristique de l'espèce, qu'on semble deviner sur le polype en haut à droite) pour confirmer cette détermination.
Calvi (2B), Revelatta
13/08/2020
Rédacteur principal : Horia GALEA
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Marques A.C., Mergner H., Höinghaus R., Santos C.M.D., Vervoort W., 2000, Morphological study and taxonomical notes on Eudendriidae (Cnidaria, Hydrozoa, Athecatae/Anthomedusae), Zool. Med. Leiden, 74, 75-118.
Schuchert P., 2008, The European athecate hydroids and their medusae (Hydrozoa, Cnidaria), Filifera Part 4, Rev. Suisse Zool., 115(4), 677-757.